Blog du voyage

  • Vannes – Nantes en train le 27 mars

    Fin de voyage anticipée, certainement pas assez préparé pour terminer, j’ai pris la décision de ne pas me lancer dans la dernière étape et donc lachement abandonné Pierre au bord de la route. Les prévisions météo pas franchement optimistes ont fini de me convaincre de prendre le train.

    Vannes – Nantes 135 km en train dit la SNCF

  • Saint-Pierre-Quiberon -> Vannes 26 mars

    Dernière journée de beau temps avant de retrouver le temps que l’on apprécie en Bretagne, nous dit Juliette de l’auberge de jeunesse, la pluie est prévue jeudi et effectivement, c’est une météo clémente qui nous accompagnés. Départ de Saint-Pierre-Quiberon par la très judicieuse voie cyclable qui nous y avait menés, la circulation est intense sur la route, nous profitons de la vue sur l’espace dunaire avant de filer vers Carnac, les menhirs sont sagement alignés sur l’herbe et enfermés, nous ne pourrons pas cheminer à leurs pieds. La maison de mégalithiques fermée, nous n’en saurons pas plus sur l’origine qui fait l’objet de nombreuses suppositions, je proposerais bien que c’était des couloirs d’athlétisme pour les jeux olympiques néolithiques, mais il semble qu’on n’ait pas retrouvé les chronomètres, à moins que ce ne soit une ébauche de vallée des Saints et que le sculpteur n’ait pas commencé son travail, nous repartons sans réponse. Nous longeons ensuite le bord de mer, les maisons sont fermées à double tour, l’été est encore loin, la Trinité on installe des barnums sur le port en prévision d’une manifestation nautique probablement dans ce haut lieu de la navigation. A Saint-Philibert, visite à la chapelle en bord de mer, une cérémonie d’obsèques est prévue pour un marin si on en croit les photos déposées devant l’autel, bel intérieur dans un beau site. un peu plus loin, je laisse Pierre faire un aller et retour à Locmariaquer, pendant que je tente, sans succès, de trouver l’origine d’un grincement sur le vélo, il me suivra jusqu’à l’arrivée. Petites haltes dans les bourgs ou en bord de mer, nous sommes au bord du golfe du Morbihan, passage à Auray, vue sur le joli port de Saint-Goustan depuis le belvédère, où la marée remonte l’eau salée dans la rivière, puis nous suivons plus ou moins la veloroute. Le Bono, nous traversons la rivière sur un pont suspendu réservé aujourd’hui aux piétons et cyclistes et dont l’histoire remonte à 1830. Dans mes parcours, en ville et en campagne, je remarque que des progrès sont faits pour encourager et faciliter la pratique du vélo, c’est bienvenu. Baden puis Larmor-Baden et enfin Vannes, évêché fondé par Saint Patern, faisant partie du trobreizh. Le port de Vannes est tout en long et bien pourvu en bateaux de plaisance ou de promenade vers les îles du golfe. La cathédrale Saint Pierre, située dans le centre historique, enchassée dans la ville, est un bel et grand édifice en granit de couleur grise. Curiosité, la chapelle du Saint-Sacrement, dite rotonde Daniélo, tranche par son style « à l’antique », sa rondeur et sa pierre claire avec le côté plus austère et angulaire du reste du bâtiment. La vieille ville autour de la cathédrale rassemble de nombreuses maisons à colombages, commerces aujourd’hui.

    Saint-Pierre-Quiberon -> Vannes 80 km dénivelé 615 mètres

    Carnac alignements du ménec
    Saint Philibert
    Saint Goustan
    Rivière du bono
    Pont du bono
    Port de Vannes
    Porche cathédrale Vannes
    Cathédrale Vannes
    Place des lices Vannes
  • Lorient -> Saint-Pierre-Quiberon 25 mars

    Solide petit déjeuner servi à l’auberge de jeunesse, style très années 1970, toit en terrasse, plusieurs niveaux, organisation originale, grandes salles communes (mais petites chambres !), décoration en partie d’époque j’apprécie. Pour commencer la journée nous devons attraper le bateau qui traverse le Blavet et accéder à Locmiquelic, on a repéré l’arrêt port de pêche la veille, Pierre, prévoyant comme à l’habitude, a téléchargé l’appli transports en commun de Lorient, nous sommes à l’embarcadère peu avant l’accostage du bateau, qui déverse moult cyclistes et leur vélo, nous ne serons que trois dans notre sens, courte traversée, débarquement rapide, c’est efficace. Nous roulons jusqu’à la citadelle de Port Louis qui abrite le musée de la compagnie des Indes et de la marine, que nous avions visité avec Hélène. Le site est immense et les remparts s’étendent en bord de mer sur une grande partie de la commune, à l’époque ce ne devait pas être pour pallier l’élévation du niveau de la mer. Nous avons le temps, nous longeons la longue presqu’île en grande partie militaire, pour atteindre Gâvres, petite ville de maisons basses parrées pour les grands vents, nous constaterons à la vitesse de progression de nos vélos aller ou retour qu’il est bien présent aujourd’hui. Visite extérieure au fort puis au tumulus, dolmen sépulture à couloir perpendiculaire datant de 5000 ans, son accès est interdit mais un explicatif détaille la composition et son origine supposée. Nous dirigeant vers la ria d’Etel, nous arrivons au passeur hélas fermé en cette saison, demi-tour pour traverser à Pont Lorois, sous le vent et un peu de pluie, la proximité des véhicules sur ce passage étroit n’est pas très agréable. Pique-nique à Etel, et arrêt à l’embouchure, barre d’Etel dont les courants liés à la marée sont dangereux pour la navigation, bel endroit. Nous décidons de prendre le circuit cycliste pour rejoindre Quiberon, le circuit est bien dessiné et balisé, mais la présence de sable et la vent contraire ne sont pas de nature à favoriser la progression. Cet vaste espace dunaire entre Gavres et Quiberon est protégé, c’est très sauvage et désert, c’est bien de pouvoir le parcourir à vélo au milieu des oiseaux qui se jouent du vent. Après avoir déposé nos bagages dans la neuve et bien décorée auberge de jeunesse, Pierre s’engage sur la côte sauvage, pendant que je prends un peu de repos après une journée maussade et ventée.

    Lorient -> Saint-Pierre-Quiberon 72 km (avec de nombreux détours) dénivelé 360 mètres.

    Port Louis
    Port Louis
    Tumulus Gâvres
    Au loin Gâvres
    Presqu’île de Gavres
    Barre d’Etel
    Barre d’Etel
    Vue depuis la Barre d’Etel

  • Quimper -> Lorient  24 mars

    Après la journée froide et humide d’hier, le soleil brille lorsque je mets le nez dehors, mais quelques nuages sont à l’approche, le sol est mouillé et il fait frisquet, je reste optimiste et ne mets pas mes vêtements de pluie, je n’aurai pas à le regretter, la journée a été sèche et assez ensoleillée. Hebergés en périphérie, nous prenons la direction du centre de Quimper, je ne veux pas manquer de revoir la cathédrale dont les deux flèches, visibles de loin, s’annoncent rapidement, nous  garons nos vélos sur la place Saint Corentin déserte, admirons l’extérieur et explorons les environs en attendant l’ouverture de la porte qui ne viendra pas à l’heure dite, je renonce à la visite intérieure et grimpons sur les hauteurs direction Lorient, halte du soir. C’est une route avec une circulation supportable, ça monte ça descend raisonnablement, même si  l’accès au bord de mer m’amène quelques suées et essoufflements à Concarneau. Nous longeons la côte arpentée par les sportifs en ce dimanche matin calme avant d’atteindre la ville close dans laquelle nous promenons nos vélos, peu d’animation, les échoppes attendent le chaland, voire n’ont pas levé le rideau, derrière les hauts murs des remparts, les commerces tiennent boutique. La route nous mène à Pont-Aven, belle arrivée une petite route bordée de talus formant une haie d’arbres, pour moi l’image rêvée de la campagne bretonne, pas si fréquente. Petite balade dans la ville, au bord de l’aven ou sur la place, les galeries d’art perpétuent l’esprit où la mémoire de l’école éponyme. L’arrivée à Quimperlé longeant les zones industrielles et commerciales me plaira beaucoup moins, nous nous dirigeons vers le centre, passons par l’ancienne chapelle des Ursulines qui accueille aujourd’hui un collège Jules Ferry et une exposition d’art, belle reconversion. Halte près de l’église Notre-Dame de l’Assomption dans la ville haute, toute en hauteur à l’intérieur comme à l’extérieur, grandes orgues modernes du plus bel effet, mais seul Pierre en a entendu la musique pendant que je surveillais les vélos. Une vingtaine de kilomètres plus loin que nous parcourons les rues et le port de Lorient, architecture un peu à la soviétique après sa destruction durant la seconde guerre.  mondiale. Le trajet a été agréable, le relief modéré, le paysage change, ce sont de plus grandes routes, moins de villages et leurs hauts clochers, la proximité de la mer certainement.


    Quimper -> Lorient 94 km dénivelé 935 mètres

    Quimper
    Quimper
    Cathédrale Saint Corentin
    L’odet Quimper
    Quimper
    Vue sur la ville close Concarneau
    Sortie du port vue depuis la ville close Concarneau
    Pont Aven
    Pont-Aven
    Chapelle des Ursulines abritant le collège Jules Ferry à Quimperlé
    Église Notre-Dame Quimperlé
    Place de la mairie Lorient
  • La Feuillée -> Quimper 23 mars

    Aujourd’hui nous descendons vers Quimper, si l’assertion est vraie dans l’absolu, la descente sera émaillée de quelques côtes. Sortis du gîte, le soleil ne réchauffe que modérément l’atmosphère froide et humide du matin, nous nous allons vers Brennilis, site de la première centrale nucléaire française, un prototype en vue du développement de la filière, à l’arrêt depuis presque 40 ans elle doit servir de prototype cette fois pour le démantèlement des centrales en fin de vie, il est probable que ça occupe EDF quelques siècles. Le site alentour est superbe avec le lac et un peu plus loin la montagne Saint-Michel que domine sa chapelle, c’est vers là que se situe la suite du parcours, mais après quelques montées un peu raides, mes jambes me conseillent de faire l’impasse pendant que vaillamment Pierre grimpe vers la montagne, rendez-vous à Chateaulin, disons-nous. Nouvelle impasse pour moi, la route prévue à disparu, je vais à Brasparts pour récupérer par la suite l’itinéraire, courte visite à l’église qui fait partie des enclos paroissiaux célèbres. Quelques rudes montées avant d’arriver à Chateaulin, je n’ai pas coach Pierre pour imprimer une cadence régulière, je dois parfois mettre pied à terre et pousser. Les nuages noirs me font craindre la pluie, qui tombe sous forme d’averses assez courtes, le froid s’intensifie sous le vent, la progression est un peu chaotique. Passage à Port Launay, l’Aulne qui coule constitue la dernière partie du canal de Nantes à Brest, je longe la rivière jusqu’à Chateaulin, pique-nique et départ sans attendre Pierre, mauvais camarade que je suis. A une dizaine de kilomètres de Quimper, j’attends Pierre et l’ouverture de la chapelle de Quininen, qui restera désespérément fermée, le vent me fait partir, nous nous retrouverons au centre leclerc de Quimper !

    La Feuillée – Quimper 68 km dénivelé 835 mètres

    L’Aulne à Port-Launay
    Chapelle Quininen
    Et son calvaires, qui raconte beaucoup d’histoires.
  • Guingamp-> La Feuillée 22 mars

    Sortie de Guingamp par le même itinéraire qu’à l’arrivée, redescendre vers le Trieux, puis remonter vers l’autre versant, nous traversons la voie ferrée plusieurs fois.
    Louargat très grande église  … ne rentre pas dans l’appareil photo. Belle Isle en terre entre les rivières guic et guer formerait donc une île
    Une église Saint Jacques dont les murs menacent de tomber si l’on en croit les barrières et une ncienne plus petite, plus typique, on dirait presque une église ou chapelle de bord de mer.
    Loc envel superbe église dans un site en hauteur, statues polychrome, jubé nombreuses scuptures à l’extérieur.
    Callac, la ville n’est pas très belle, mais souvenir douloureux du combat des habitants pour la défense du cada, centre d’accueil pour les demandeurs d’asile.
    A Carnoët nous aurions pu ne pas visiter cet immense site de la vallée des Saints si notre route ne nous y avait pas conduits directement et ça aurait été dommage. Des saints donc, en sculpture monumentale disséminés autour d’une ancienne motte féodale et bien sûr les sept saints « fondateurs » bretons Saint-Malo, Saint-Samson (Dol-de-Bretagne), Saint-Brieuc, Saint-Tugdual (Tréguier), Sainte-Pol-Aurélien (Saint-Pol-de-Léon), Saint Corentin (Quimper) et Saint Partern (Vannes) le lieu. La petite pluie et le temps gris ajoutent à la magie du lieu, il faut dire que majorité de ces saints bretons m’est inconnue.
    Poullaouen la pluie s’enracine, le froid annoncé est en route, petite collation derrière l’église hélas fermée.
    Huelgoat nous longeons la route qui surplombe le chaos, chaos aussi dans les forêts, ici comme dans beaucoup d’endroits de nombreux
    arbres tombés ou cassés suite tempête.
    Arrivée à la Feuillée, plus haute commune de Bretagne, nous sommes dans les monts d’arrée, officiellement depuis notre passage à Huelgoat. Une belle journée, un beau parcours, des paysages plus en hauteur, de rudes montées parfois. Comme la veille, le jaune fleurit, primevères, ficaires,  boutons d’or et bien sûr ajonc parfois très haut.
    Dîner à la crêperie de la commune avec Hélène qui nous rend visite, retour au gîte, le feu de cheminée n’est pas complètement éteint quelques bûches le ravivent, bien pour finir de sécher nos vêtements humides et froids.

    Guingamp -> La Feuillée 88 km dénivelé 1220 mètres

    Joueur de flûte ou boîte à lettres, chacun  transmet des mots d’amour
    Le Guic à belle isle en terre
    Église Loc envel
    Loc envel
    Vallée des Saints
    Saint Malo de dos

  • Saint-Brieuc -> Guingamp. 21 mars 2024

    Le thème de la journée

    De clocher en clocher nous avons roulé de la cathédrale de Saint Brieuc à la basilique de Guingamp. Pas de soleil ce matin, brouillard pour prendre la route, la sortie de Saint-Brieuc au moment de l’embauche et de l’entrée des classes sur une des voies d’accès à la ville, n’est pas le meilleur moment, nous commençons par une longue descente suivie d’une longue montée, les conducteurs des véhicules sont bienveillants et patientent derrière la lente ascension. Nous retrouvons rapidement des routes plus tranquilles, nous sommes dans la campagne cultivée, céréales, colza, choux-fleurs dépouillés de leur boule blanche forment l’essentiel. La terre des champs déposée sur la route par les roues des tracteurs forme boue, ce qui n’améliore pas la propreté de nos vélos. Petites villes ou villages les hauts clochers annoncent de loin la localité, les églises sont généralement assez récentes, XIXème ou début XXème de style néo-gothique, un peu sur le même modèle, force pierre taillée et fin clocher, certaines ont un intérieur harmonieux, mais l’iconographie est limitée, tout comme l’intérêt historique, elles baliseront nos sauts de puce et sont parfois distantes de quelques kilomètres. Parfois une petite chapelle rompt l!uniforme dans son entourage vert, vestige restauré et propice à l’arrêt restauration du cycliste, à Plelo, c’est accueillant, mais il est trop tôt, je regretterai l’endroit lors de notre premier pique-nique à Lanvolon, à côté de l’église, j’ai mal choisi, les voitures passent dans tous les sens, mais où vont-elles ? Passage à Pontrieux, où coule le Trieux qui selon la publicité locale accueille une batellerie de loisir passant sous les ponts vraisemblablement, pour l’instant la rivière coule seule, et il n’y pas de clocher à l’église, sa situation encaissée ne permettait peut-être pas de se démarquer en hauteur, en tout point, on est loin du néo-gothique, le village a un certain charme avec ses vieilles maisons autour de sa place. Continuant notre parcours maintenant sous le soleil, l’activité a repris, les tracteurs sillonnent les champs avec des accessoires immenses et parfois quelques effluves malodorantes, les tondeuses profitent elles aussi du répit météorologique. La route est toujours agréable, même si le relief présente quelques rudes pentes, entouant les champs, des haies récentes ou en devenir autour de leur protection grillagée, le bocage est en partie préservé. Deuxième pique-nique à Bégard dans le parc de l’hôpital psychiatrique Bon Sauveur, imposants bâtiments religieux, immense espace, de nombreux bâtiments, quelques patients déambulent, je choisis un coin d’herbe plutôt que la cafétéria toute proche, nous sommes, nous l’espérons, que des passagers clandestins. Un peu plus loin arrêt à la chapelle Sainte Geneviève de Gwenezhan, elle est ouverte, bel intérieur, quelques statues polychrome, une chaire peinte en bois d’if, la restauration effectuée entre 1976 et 1979 à été bien menée, la voisine guide-conférencière me propose de revenir pour une visite guidée, ce sera pour une autre fois avec plaisir. Arrivée à Guingamp, visite des la basilique plus imposante que le château contigu avant de rejoindre notre gîte,

    Saint-Brieuc -> Guingamp 82 km dénivelé 860 mètres

    Chapelle près de Plelo
    Le Teieux à Pontrieux
    Vielle maison Pontrieux
    Église de Pontrieux, « anomalie  » du jour
    Dans l’hôpital psychiatrique de Bégard
    Alors que je pensais qu’elle symbolisait l’hypertrophie du cerveau de l’hum1in augmenté « Cette sculpture symbolise l’avancée inexorable de l’Homme et de la société de production industrielle qui perturbe profondément le climat, entrainant une multiplication avérée des phénomènes extrêmes et des anomalies climatiques. Cet homme en marche entraîne derrière lui la formation d’un gros nuage, duquel tombe une pluie dense. Il est à la fois le créateur de ce nuage et celui qui en subit les conséquences. La morphologie de ce marcheur est puissante, il est habité par l’animalité originelle et semble avoir traversé les siècles en arpentant cette terre chargée d’histoire. »
    Vierge « noire » dans la basilique de Guingamp
    Basilique Guingamp
    La basilique, son clocher

  • Dinan – Saint-Brieuc

    Atmosphère particulière le matin dans la ville jusque-là inconnue, ciel bleu et soleil diffusant une lumière matinale au dessus de l’ombre  des bâtiments, les rues et les terrasses se sont vidées des touristes et fêtards, seules quelques personnes se pressent vers leur activité. Il est 9 heures, nous faisons une courte visite au château et remparts, la basilique Saint Sauveur est malheureusement close, nous nous attardons sur la  place  de la fraternité, face à la bibliothèque, des statues, François Mauriac, Albet Camus, Barbara, Colette … avant se prendre la route vers Saint-Brieuc, l’étape s’annonce relativement courte. A Corseul nous faisons un détour pour voir le temple de Mars, vestiges d’une tour octogonale devant une vaste esplanade entourée de murets. Il est midi et je suis de nouveau dans la cohue embouteillée de Dinan, j’ai fait demi-tour, j’avais oublié de la nourriture dans le réfrigérateur, quelques 25 kilomètres de plus dans la journée se sentiront dans les jambes à la fin de la journée. Dans sa bonté, Pierre avance par sauts de puce dans le parcours me permettant de le rattraper définitivement à Pleven pour terminer la journée ensemble. De Corseul à Pleven, la route est agréable, ce sont des petites routes vallonnées, quelque fermes isolées, des hamaux et les villages sont sympathiques autour de leur église, granit et ardoise nous sommes en Bretagne. Après Pleven, nous traversons une forêt domaniale, le relief est plus plat, la route assez rectiligne et les cyclistes seuls ou en groupe sont nombreux jusqu’à Lamballe. A l’arrivée de la ville, la collégiale notre Dame en impose sur son promontoire, nous y grimpons poussant les vélos, bel édifice, souvent remanié, passage dans la vieille ville, quelques belles maisons, puis autre monde les coopératives Cooperl leader national de la viande de porc et du Gouessant nutrition animale, la boucle est bouclée par une rotation ininterrompue de camions. Après Yffiniac, patrie de Bernard Hinault, nous entrevoyons la mer avant de rejoindre Saint Brieuc, d’abord par une ancienne voie de chemin de fer pentue, puis pour terminer ce sera encore plus raide, nous avons raté le passage par les viaducs, la signalisation nous amenant sur la route. La cathédrale Saint Étienne est emmaillotée et fermée, notre trobreizh aura du mal à être validé.

    Dinan – Saint-Brieuc 67 + 30 km, dénivelé 980 mètres

    Château de Dinan, drapeau breton et royal
    La tour octogonale du temple de Mars. Corseul
    Esplanade de Mars
    Collégiale Lamballe
    Collégiale
    Collégiale
    La mer … au loin
    Viaduc anciennement ferroviaire
    Cathédrale Saint Brieuc
  • Rennes -Dinan 19 mars

    Départ ferroviaire, train-tram à La Chapelle pour embarquer dans le TER qui doit nous conduire sans arrêt à Rennes. Train tram à l’heure ça commence bien, mais voilà que les questions se font jour, 15 mn à la gare de Nantes pour la correspondance faudra pas traîner, y aura-t-il un plan incliné pour atteindre le quai ou les escaliers et ascenseur, aura-t-on suffisamment de places pour les vélos (train court dit le site sncf), et là l’arrêt n’est-il pas un peu long et pourquoi  ralentit-il autant alors que la gare approche, il s’en passe dans ma tête. Arrivés à Nantes à l’heure nous prenons le dédalle heureusement connu des quais, couloirs et passages souterrains, le train est là, nous repérons le sigle vélo, dans le wagon il reste des crochets libres, dernier effort aidé par Pierre pour suspendre la machine après l’avoir déshabillée des bagages, fauteuil bienvenu, ouf tout va bien. Durant le voyage, j’aperçois près de Redon le canal de Nantes à Brest parcouru il y a deux semaines, puis quelques paysages des bords de Vilaine. A Rennes sortie très facile de la gare sans les ascenseurs, nous jetons un dernier regard à ce beau bâtiment et nous élançons enfin sur les rues, retrouvons rapidement le canal d’Ille et Rance qui sera en majorité notre fil d’Ariane pour la journée. Nous croisons beaucoup de cyclistes dans la ville, ce parcours bien aménagé est très agréable. A Betton, je tente de contacter le cousin de Bernadette, dont la ferme jouxte le canal, mais il est en famille à Saint Malo, nous resterons devant la barrière fermée accompagnés par les aboiements du chien qui n’apprécie pas beaucoup notre présence. Le canal a été creusé pour relier l’Atlantique à la Manche et emprunte l’eau de l’Ille qui se jette dans la Vilaine pour le versant Océan et la Rance qui se jette dans la Manche entre Dinard et Saint-Malo. Les maisons éclusières, bien fleuries, sont souvent sur la même architecture et la peinture des volets est la même que celle des paserelles, ce sont toutes sortes de verts, bleus ou rouges. Les portes des écluses sont généralement en bois bien abîmé par l’eau et le temps ont conservé les lourdes poutres qui devaient permettre la manœuvre, aujourd’hui uniquement en décoration puisqu’une crémaillère permet d’actionner le déplacement du lourd vantail. Après avoir passé la périphérie de Rennes, puis les prairies et champs  en attente de culture, les bas-côtés fleuris de primevères et d’anémones sylvie, le paysage change, nous sommes en forêt et devons grimper avant de retrouver les dernières écluses versant Océan et après le bief de partage, c’est la succession des 11 écluses de Hédé Bazouges tournées vers la Manche. Cette première partie est plaisante, je n’ai pas ressenti de monotonie, ce qui sera un peu moins le cas par la suite où ce sont des paysages plus habituels de canal un peu ennuyeux. L’avantage du parcours est que nous sommes sur du plat et n’avons pas à forcer sur les pédales, par contre le revêtement est parfois un peu boueux ce qui macule nos vélos pourtant bien nettoyés pour le voyage. Arrêt à Lehon proche de Dinan, ancienne abbatiale massive autour de son village de pierre « musée ». Le souvenir que j’avais de Dinan, c’était ville en hauteur, accès en pente, rues pavées, maisons de pierre et à colombage, ce qui ne se dément pas, passé sous le viaduc j’évalue la grimpette et la fin sera sur les pavés. Nous sommes logés dans la vieille ville, beaucoup tournée vers le tourisme, beaucoup de bars, de restaurants, boutiques de vêtements, bibelots et galeries d’art, c’est très beau, un bel ensemble architectural, quoiqu’un peu austère avec toute cette pierre et les épais remparts autour de son château, qu’heuresement quelques rayons du soleil couchant éclairent en cette douce soirée printanière.

    Rennes –Dinan 84 km

    Gare futuriste de rennes
    Nous avons rencontré beaucoup de péniches
    Écluse bleue
    Écluse rouge
    Les poutres pour actionner les portes
    Écluses
    Canal
    En hommage aux travailleurs du canal
    Écluse et moulin près de la Rance
    Une fée (superbes sculptures)
    Non l’arbre n’est pas tombé sur le vélo de Pierre, mais nous avons eu du mal à passer.
    Leçon, ancienne abbatiale
    Dinan
    Du solide
    Dinan remparts et château
  • Jour 4, 2 mars . Redon -> Rennes

    Redon -> Rennes

    Ce jour signe la fin de cette première partie, nous reprendrons le train dans l’après-midi depuis Rennes pour rejoindre La Chapelle et mettre des points de suspension à notre périple breton. Un peu pressé de rentrer (en fait un peu stressé par la longueur du trajet et la perspective du train à prendre !), je m’active et nous démarrons le jour à peine levé. Le début de la route surplombant la vallée, nous sommes face à une vaste étendue d’eau, la Vilaine prend ses aises sur les berges et dans les champs, difficile de distinguer ce qui est son cours, la vue est immense, c’est superbe sous le le soleil levant. Nous rejoignons le chemin de halage que nous quitterons assez peu jusqu’à Rennes, première alerte et premiers panneaux annonçant les inondations, un rapide coup d’œil sur la carte fait qu’il n’y a guère d’alternative, nous nous élançons et je scrute au sol les traces de roues cyclistes qui indiqueraient un précédent passage, mais vont-elles dans le même sens ou sont-elles le signe d’un demi-tour. La chance nous sourit, nous n’aurons pas à trouver un autre itinéraire, par contre nous pédalerons parfois dans l’eau, quand les flaques sont un peu longues et profondes, l’élan ne permet pas de rouler en levant les jambes ! Petit détour par Brain sur Vilaine et Langon, qui affichent toutes deux de hauts clochers, coiffés de clochetons similaires, émulation entre paroisses voisines. A Langon en face de l’église, murs de briques et pierres, la chapelle Sainte Agathe, dont des parties dateraient du IIème siècle, recèle, nous dit une pancarte, une fresque de Venus sortant des eaux ce qui aurait un temps donné à la chapelle le nom de Sainte Venus, assimilation ou intégration de la religion antérieure. La Vilaine est parfois tumultueuse, noyant sous les flots le soubassement des moulins ou calme quand elle est très canalisée et régulée. A Guipry un groupe de téméraires kayakistes tente de remonter, sans grand succès, le bouillonnement du barrage, ils semblent prendre du plaisir, mais quel contraste avec le sage fleuve des mois d’été. A Messac, devant la gare, une statue au « voyageur méprisé » en mémoire du long combat, en partie réussi, des habitants pour le maintien de l’arrêt du train dont la suppression avait été décidée en 1978. Arrivés à Rennes en avance, nous faisons un petit tour dans la ville que Pierre connait, beaucoup de piétons dans les rues, arrêt devant le parlement de Bretagne, passage à côté du parc du Thabor, place Saint Anne et retour à la gare, architecture fer et verre très moderne, le terre-plein incliné conduit nos vélo jusqu’à la salle des pas perdus. Du monde, les yeux rivés sur les panneaux d’affichage, des retards mais notre train est à l’heure et fait en moins d’une heure le trajet vélo de la journée, film en accéléré de notre balade. Arrivés à Nantes, je mets le vélo dans le train-tram quand Pierre pédale courageusement vers chez lui.

    Redon – Rennes 93 km, dénivelé 420 mètres

    Reprise du voyage prévue à partir de Rennes le 19 mars

le cycliste et sa monture à l’arrêt